La quiétude de la forêt alentour – ombre et soleil clairsemés, silence et gazouillis d’oiseaux – profite pleinement à l’appréciation de l’œuvre : un bâtiment moderne en béton brut de décoffrage comme on n’en fait plus, intelligemment enchâssé dans le parc du château de Mouans-Sartoux, sur ces collines de l’arrière-pays cannois d’où l’on domine la Méditerranée. Conçu par l’architecte niçois Marc Barani, ce nouvel édifice abrite les ateliers pédagogiques exigés maintenant par le château, devenu centre d’art contemporain.

Sans aucunement dénaturer la qualité et la dimension historique du site, l’homme de l’art a ciselé là une belle démonstration d’architecture sereine, à la fois riche et dépouillée, qui, loin de nuire à son prestigieux voisin du XVIe siècle, le pare au contraire d’un nouvel atour. Côté forêt, l’unique façade de l’ajout – parfait équilibre de pleins et de vides découpé en quatre rectangles aux proportions harmonieuses – apparaît comme une gigantesque fenêtre en bandeau disposée en contrebas du château et de ses tourelles ancestrales. Perspective parfaite, cadrage panoramique.

Voilà pour sa seule vraie façade, généreusement ouverte sur les bois et tournant le dos au château en léger surplomb. Une subtilité : pour mieux s’identifier au paysage, le nouveau bâtiment, profitant de la pente du parc, s’enchâsse en quelque sorte dans le talus. Inséré le long de l’esplanade du château, il vient s’inscrire dans son système de murs de soutènement.

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