Confort pour le corps, panorama pour l’esprit à Aix-les-Bains
Le bâtiment des Thermes nationaux d’Aix-les-Bains exprime clairement une des préoccupations fondamentales de son concepteur : quelle place, quelle fonction pour l’architecture face à l’immatérialité d’une société de plus en plus envahie par le virtuel ? La réponse donnée est celle d’un éloge du corps et de sa relation sensible à l’espace. Elle s’exprime au travers d’un éclectisme qui mélange tradition plastique et expression contemporaine pour produire une œuvre forte, à contre-courant des modes, et dont l’un des principaux intérêts est bien de poser cette question.

Spécialisé dans les affections rhumatismales, le bâtiment des Thermes nationaux d’Aix-les-Bains a été pensé à l’image des espaces conçus, autrefois, autour de l’eau par les Romains. “Les plus suaves espaces de vie, des palais doués d’autres valeurs que fonctionnelles doivent sortir d’autres imaginations que de celles de plombiers”, déclare sans détour Stanislas Fiszer. L’architecte développe ainsi une écriture spatiale guidée par la volonté de placer l’homme au centre du processus conceptuel.
Les patients circulent dans de larges déambulatoires où les boiseries (tulipier, chêne, cèdre…) et les dalles de pierre (opale, marbre, traversin persan, hauteville…) côtoient la diversité des aspects de surface des bétons. Le travail porte sur les conventions constructives et sur les modes d’assemblage et de mise en œuvre propres aux matières d’aujourd’hui. Les pièces et éléments d’architecture en béton associent avec délicatesse les finitions polies, acidées, lasurées, brutes, sablées…
Le luxe des détails, le soin apporté à chaque articulation font déjà de l’édifice un lieu hors du temps, malgré sa livraison récente. Les matériaux les plus contemporains sont utilisés pour leurs performances techniques et économiques, tandis que le moindre détail est traité dans un souci décoratif, impliquant un recours au savoir-faire des compagnons mouleurs, coffreurs, ferronniers, paveurs…
COMMENTAIRES
LAISSER UN COMMENTAIRE