Le bâtiment abandonné de l’Ifremer a été réhabilité et aménagé par les architectes Nicolas Crégut et Laurent Duport pour accueillir le musée de la Mer.
Au tournant de l’an 2000, l’antenne sétoise de l’Institut français de recherches pour l’exploitation de la mer (Ifremer) déménage à proximité de l’étang de Thau. Situé en front de mer, dans un lieu exceptionnel permettant d’appréhender la ville et le port d’un seul coup d’œil, au pied du mont Saint-Clair et du cimetière marin en liaison avec le Théâtre de la Mer, le bâtiment laissé à l’abandon est rapidement livré aux tags et subit de multiples dégradations. Il est récupéré par la ville de Sète pour y aménager le musée de la Mer, consacré à l’histoire du port de Sète, aux hommes qui l’ont construit et à ses traditions.
Les services des pôles Culture, Animations et Festivités de la ville sont aussi regroupés dans le nouvel équipement. Le projet de requalification de l’ouvrage existant et de création du musée est conduit par Nicolas Crégut et Laurent Duport de l’agence C+D Architecture.
« Nous avons composé un édifice totalement nouveau à partir du bâtiment ancien, dont la volumétrie générale était assez ingrate. Nous avons conservé la structure primaire et les niveaux existants. Nous avons supprimé une extension disgracieuse et ajouté quelques petits volumes en béton, afin d’obtenir une volumétrie générale plus cohérente et plus lisible. Nous avons adapté les espaces intérieurs au programme du musée et procédé à la mise aux normes », précise Laurent Duport.
Blancheur méditerranéenne
Les architectes ont ainsi entièrement métamorphosé l’image de l’ancien bâtiment et l’ont adapté à sa nouvelle destination. Le musée de la Mer affiche une architecture blanche aux lignes épurées et méditerranéennes. La géométrie orthogonale règle le découpage du volume principal, l’articulation de ses parties, la mise en tension de certaines parois, le dessin des ouvertures, tout en donnant son unité à l’édifice et en affirmant sans ostentation sa dimension institutionnelle. Le traitement des espaces extérieurs et des abords immédiats complète la réhabilitation du bâtiment largement ouvert sur la Méditerranée.
Depuis la rue Jean Vilar, un large escalier invite à rejoindre l’entrée du musée. L’espace muséographique, qui présente tableaux, dessins, documents photographiques, panneaux explicatifs, symboles et souvenirs, objets et instruments, mais aussi vidéos et bornes interactives, se développe sur un seul niveau. La salle principale réserve une place d’honneur à la collection de maquettes réalisées par l’ancien charpentier de marine André Aversa, qui en a fait don à la ville. Cette collection a été classée en 2010 par le ministère de la Culture à l’inventaire des monuments historiques.
Fluidité et lumière
Dans un espace lumineux, fluide et ouvert, les maquettes sont présentées sur des vitrines tables qui permettent d’en faire le tour et de comprendre les étapes de la construction, squelette et charpente, des différents types de bateaux exposés.
L’histoire chronologique du chantier naval est présentée sous forme d’une frise linéaire entre les deux fenêtres horizontales qui éclairent l’espace. Deux autres salles sont consacrées à la tradition des joutes languedociennes. Enfin, une salle multimédia permettant la diffusion de films, vidéos et court-métrages complète l’ensemble. Les services des pôles Culture, Animations et Festivités de la ville prennent place dans les deux niveaux inférieurs qui s’étagent dans la pente du terrain.
Reportage photos : Marie-Caroline LUCAT
Maître d’ouvrage : Ville de Sète – Maître d’œuvre : C+D Architecture, Nicolas Crégut et Laurent Duport ; Sophie Fernandez architecte chef de projet – Muséographie : Laurent Duport et Nicolas Crégut avec Sophie Fernandez – Bureau d’études TCE : Grontmij – Entreprise gros œuvre : Entreprise SBPR – Surface : 1 053 m2 SHON – Coût : 1,85 M€/2,21 M€ TTC compris muséographie – Programme : réhabilitation de l’ancien bâtiment de l’Ifremer en musée de la Mer et bureaux de la Culture et de la Communication de la ville de Sète.