L’assurance-vie de la Terre. La biodiversité est une réserve de réponses du vivant aux changements de l’environnement
La capacité d’adaptation, la résilience sont nécessaires pour entrer de plain-pied dans un avenir où les inconnues sont multiples, entre le réchauffement climatique et la pénurie annoncée de telle ou telle ressource.
Le vivant et les milieux naturels possèdent un potentiel d’évolution qui leur a permis de traverser des millions d’années. Ils nous apportent en outre des services « gratuits » considérables de production de biomasse et de régulation du climat et des eaux. C’est un capital pour l’humanité qu’il convient de faire prospérer, alors que l’on en observe une dégradation.
Selon l’Eco-system Millenium Assesment, 60 % des services vitaux fournis à l’homme par les écosystèmes sont en déclin.
La transformation des espaces, leur fragmentation et leur exploitation intensive sont à l’origine de cette dégradation.
Une politique d’aménagement du territoire, qui réponde aux besoins de la société moderne en logement et en équipements notamment, et qui soit respectueuse de la biodiversité, devient ainsi une nécessité absolue. Elle préserve notre avenir, mais elle concerne aussi le présent.
Les trames verte et bleue sont également un élément de notre cadre de vie.
Qualité des paysages, protection contre les inondations, lutte contre les « îlots de chaleur urbains » et microclimat, zones de détente, pêche, découverte de la nature près de chez soi et pédagogie, autant de services rendus par la nature, parmi de nombreux autres. Au niveau mondial, on estime que la richesse produite par la nature et prélevée gratuitement par l’homme est au moins égale à la production marchande.
Biodiversité
Contraction de « diversité biologique », elle désigne la diversité de toutes les formes du vivant. Elle comprend la diversité des gènes, des espèces et des éco- systèmes, et donc l’ensemble des processus naturels qui assurent la perpétuation de la vie sous toutes ses formes.
Corridor écologique
Voie de déplacement empruntée par la faune et la flore, qui relie les réservoirs de biodiversité. Cette liaison fonctionnelle entre écosystèmes ou habitats d’une espèce permet sa dispersion et sa migration.
Les corridors écologiques sont de 3 types principaux :
Corridor linéaire : corridor continu et linéaire entre deux sites. La notion de continuité est déterminée par l’espèce. Pour certaines espèces, cela suppose qu’il n’y ait aucune interruption (barrage ou pollution de l’eau
pour les poissons par exemple). Pour d’autres, il peut y avoir des interruptions facilement franchissables (trouée de quelques mètres dans une haie pour les oiseaux par exemple).
Corridor de type étape, appelé aussi corridor en chapelet ou en « pas japonais » : corridor dis- continu constitué d’une série de zones relais situées entre deux cœurs de nature. L’environnement du corridor entre les zones relais peut être très peu favorable à l’espèce (exemple de corridor en chapelet pour de grands mammifères : un semis de boisements isolés dans une plaine cultivée).
Corridor paysager : corridor constitué d’une mosaïque d’habitats et/ou de paysages jouant différentes fonctions (zones de nourrissage, de repos, d’abri...) pour l’espèce en déplacement. Cela suppose que la mosaïque paysagère puisse être fréquentée facilement par l’espèce. Il n’y a pas de barrière absolue et les individus utilisent la plupart des espaces du corridor.
Réservoirs de biodiversité
C’est dans ces espaces que la biodiversité est la plus riche et la mieux représentée. Les conditions indispensables à son main- tien et à son fonctionnement sont réunies. Ainsi une espèce peut y exercer l’ensemble de son cycle de vie : alimentation, reproduction, repos, et les habitats naturels assurer leur fonctionnement. Ce sont soit des réservoirs à partir desquels des individus d’espèces présentes se dispersent, soit des espaces rassemblant des milieux de grand intérêt. Ces réservoirs de biodiversité peuvent également accueillir des individus d’espèces venant d’autres réservoirs de biodiversité.