Pôle sportif universitaire à Nîmes

Dans le nord de la ville, l’ancien fort de Nîmes construit à la fin du XVII^e siècle sur un coteau, devenu lieu d’incarcération au XVIII^e siècle et jusque dans les années 1990, a été transformé ensuite pour accueillir l’université de Nîmes. Suivant l’intervention de l’architecte Andrea Bruno, les bâtiments et services de l’université se répartissent à l’intérieur de l’enceinte de la citadelle, y compris dans les douves. Restait une réserve foncière disponible, la partie nord de la parcelle construite en extension de la citadelle d’origine, dont les bâtiments d’incarcération ont été démolis et remplacés par une pinède.

C’est sur cette parcelle en pente, bordée par des voiries au sud et l’ouest et d’un parking à l’est, que prend place le nouveau pôle universitaire sportif livré en 2021 après 16 mois de chantier. Par respect pour l’histoire du lieu, son emprise préserve l’emplacement de l’ancien bastion nord et la trace archéologique du premier mur d’enceinte restés enfouis.

Un site chargé d’histoire, l’ancien fort de Nîmes

Le pôle sportif universitaire tourné vers l’intérieur de la citadelle s’organise en U autour d’une vaste esplanade orientée au sud. À l’extrémité de l’axe principal, il prend place dans le prolongement de la passerelle qui enjambe une douve pour rejoindre, à travers un bâtiment pont, la place d’arme devenue le principal espace où les étudiants se retrouvent. Grâce à cette ouverture créée dans les années 1990, l’esplanade fait écho à la place d’arme, offrant ainsi un nouveau centre fédérateur à cet étonnant campus. De grandes jardinières plantées d’arbres apportent un brin de fraîcheur et d’ombre aux tables disposées à l’extérieur. Une rampe d’accès au site longe la salle principale et rejoint, si besoin, la zone de stationnement.

Point d’entrée de l’équipement, le parvis distribue les trois fonctions du programme : le pôle sportif et celui de la vie étudiante qui se partagent un même hall, l’espace de restauration avec la cafétéria et la terrasse qui bénéficie d’un accès indépendant. Dédiée à l’enseignement des sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) et au service universitaire des activités physiques et sportives (Suaps), l’espace sportif comprend une salle multisport et des salles annexes de danse et d’arts martiaux (un dojo).

Le béton, matériau unificateur et protecteur

L’assiette de l’équipement a nécessité un important travail de terrassement, d’autant plus délicat à réaliser que le quartier alentour est très urbanisé et que le sol est composé de roches. La salle multisport dont la hauteur atteint près de 10 m, est partiellement enterrée afin de respecter le gabarit imposé par le schéma directeur d’aménagement. Plus basses et de plain-pied, les autres parties de l’équipement se posaient plus facilement dans le site. La géométrie simple et l’usage unique du béton comme matériau de structure confèrent à l’ensemble du projet une identité contemporaine forte en cohérence avec l’architecture minérale méditerranéenne. Tout en béton de ciment clair coulé en place et brut de décoffrage, l’édifice affirme ainsi sa matérialité protectrice. En façade, la teinte du béton s’accorde aux lumières changeantes du jour et des saisons. Seule la grande salle multisport est surmontée d’un couronnement de polycarbonate à travers lequel la lumière naturelle vient en éclairer généreusement l’intérieur. Ce volume émerge de l’ensemble. Sa visibilité depuis l’extérieur du site en fait un signal à l’échelle du fort. Jouant sur les cadrages et les protections solaires, l’épaisseur et la densité du bâti, une isolation par l’intérieur, les espaces de vie étudiant et de restauration très largement vitrés, bénéficient de lumière naturelle tout en étant protégés d’un rayonnement direct. Tous ces éléments contribuent à offrir stabilité et qualité d’inertie à l’édifice, indispensables dans cette région dont les températures estivales grimpent facilement.