Les Maçons Parisiens ont été créés en 1930 sous la forme d’une société coopérative et participative (SCOP), qui avait son siège à Cachan. L’entreprise s’est rapidement spécialisée dans la mise en œuvre du béton armé sur des marchés de bâtiments collectifs, publics et privés. En 1970, elle a déménagé dans des locaux à Massy, qui au fil des années se sont avérés trop étroits et ne répondant plus aux besoins de l’entreprise. Plusieurs collaborations réussies avec les architectes Olivier Desaleux et Carlos Soares ont conduit les Maçons Parisiens à choisir, en 2013, leur agence pour travailler sur l’évolution du siège social de l’entreprise. Si une restructuration lourde et une extension sur le site historique ont été envisagées, le parti de faire un projet neuf sur un nouveau terrain, toujours situé à Massy, a été, en définitive, retenu. Le site est en limite de ville, à la lisière de grandes terres agricoles, dans le parc d’activités Massy-Europe, mêlant activités et bureaux. Il se compose de deux parcelles. La première est destinée à un immeuble de bureaux formant un plan en L à l’angle de l’avenue du Maréchal Juin et du boulevard Eugénie ÉbouéTell, tandis que la seconde est affectée aux ateliers de production et aux surfaces de stockage.

À l’articulation des deux ailes de bureaux, le hall d’entrée se développe en hauteur autour d’un vide sur trois niveaux.

L’immeuble de bureaux, vitrine de l’entreprise

« Ce projet est une aventure humaine entre un maître d’ouvrage et ses architectes, nourrie d’échanges et de partages », commente l’architecte Olivier Desaleux. « Le programme a été écrit conjointement. Il s’est réinventé et ajusté au fil des esquisses. La qualité des relations, en phase d’étude et de travaux, fut excellente et la confiance totale. Le projet bénéficie de cette synergie fructueuse, jusqu’à la réception des travaux. Le nouveau siège des Maçons Parisiens se compose de deux bâtiments. Le premier est un immeuble de bureaux constitué de deux ailes en équerre, alignées sur l’avenue du Maréchal Juin et le boulevard Eugénie Éboué-Tell, tandis qu’en cœur d’îlot, elles s’ouvrent sur un jardin et sur la crèche. Le second, dans le prolongement de l’une des ailes, termine la figure en plan masse sur l’avenue du Maréchal Juin. Il abrite les ateliers de béton préfabriqué, menuiserie bois, serrurerie, maintenance et le stockage. Une aire extérieure de stockage, de préparation du matériel de chantier et de livraison est aménagée à l’arrière dans l’épaisseur de la parcelle. L’immeuble de bureaux, vitrine de l’entreprise, présente deux visages. Sur rues, au nord et à l’est, la façade urbaine est rythmée par de hautes épines de béton blanc. Disposées selon la trame de 1,05 m, qui règle l’ensemble du bâtiment de bureaux, et décalées d’une dizaine de centimètres de l’enveloppe, elles donnent de l’épaisseur en filtrant les vues depuis l’espace public, tenant ainsi les bureaux à distance. Côté cœur d’îlot, les façades sud et ouest sont largement vitrées et protégées par des brise-soleil à lames orientables. »

À l’intérieur, les poteaux cylindriques du rez-de-chaussée, les poutres et les grands voiles verticaux apparents sont en béton de ciment blanc.

Lignes géométriques et pures

Les lignes pures des bandeaux horizontaux en béton blanc soulignent la géométrie orthogonale du volume du bâtiment de bureaux. Sur les rues, les épines verticales accompagnent et animent son dessin. Leur hauteur (12 m) et leur cadence régulière estompent la lecture des étages au profit de la volumétrie générale, donnant sa prestance à l’édifice et soulignant sa présence dans l’espace urbain. L’aile longeant l’avenue du Maréchal Juin rattrape la déclivité du terrain (plus de 6 m entre son point haut au sud et bas au nord) grâce à son porte-à-faux et son rez-de-chaussée transparent, placé en retrait. Côté jardin, bandeaux horizontaux, épines ou voiles en béton blanc viennent finement encadrer les façades largement vitrées.

Dans chaque aile, les bureaux sont disposés de part et d’autre d’une rue intérieure « atrium », ponctuée de vides double ou triple hauteur, de salles de réunion, de jardinières.

« Rues intérieures »

L’entrée vient dans le prolongement de la transparence du rez-de-chaussée à l’angle du bâtiment. Elle donne accès à un hall généreux qui se développe en hauteur autour d’un vide sur trois niveaux. Parcouru par un grand escalier à double volée croisée, il assure le lien et l’articulation entre les deux ailes disposées en équerre. Dans chacune d’elles, les bureaux sont disposés de part et d’autre d’une rue intérieure « atrium », ponctuée de vides double ou triple hauteur, de salles de réunion, de jardinières. À chaque étage, l’extrémité des ailes accueille une tisanerie et une terrasse extérieure offrant des espaces de détente au personnel. Au rez-de-chaussée de l’aile donnant sur l’avenue du Maréchal Juin sont aménagés une cafétéria pour le repas du midi, un salon de lecture et de détente et une grande salle de réunion de 250 m2.

Vue sur l’aile longeant le boulevard Eugénie Éboué-Tell.

Les rues intérieures assurent la desserte des bureaux, mais aménagent également des lieux de rencontre, comme des places dans une ville. Elles bénéficient d’une abondante lumière naturelle distribuée par une verrière, des baies vitrées, et de façon latérale continue par un décalage en hauteur de la toiture sur l’atrium. L’ouverture de l’espace, les transparences multiples offrent tout un ensemble de vues sur l’intérieur du bâtiment et sur l’extérieur.

 

Rationalité constructive

La structure est de type poteaux-poutres en béton coulé en place. Les plan-chers sont soit en béton coulé en place sur prédalles en béton armé, soit composés de dalles alvéolaires préfabriquées pour les grandes portées. En extérieur comme en intérieur, des voiles viennent compléter le dispositif. L’ensemble du projet est dessiné sur une trame de 1,05 m, retenue par les architectes car elle répond mieux aux dimensions de bureaux souhaitées. Le pas de la structure est de 5,25 m (5 x 1,05). Les poteaux cylindriques du rez-de-chaussée et les grands voiles verticaux apparents sont coulés en place en béton de ciment blanc autoplaçant. Ce dernier est également utilisé pour les éléments des bandeaux horizontaux et les épines des façades, qui sont pour leur part préfabriqués. L’enveloppe se compose de panneaux en aluminium anodisé ou en verre émaillé noir et de baies vitrées. Elle est fixée sur les éléments de structure ou les allèges en béton avec pose d’une isolation thermique par l’extérieur entre les parties en béton et la peau de l’enveloppe. Portées en tête et en pied, les épines sont totalement décollées de l’enveloppe. L’opération répond aux exigences de la RT 2012 – 40 %. La performance de l’enveloppe, l’inertie thermique du béton, le plancher chauffant/rafraîchissant, les protections solaires efficaces, l’utilisation d’une pompe à chaleur air/eau, la présence généreuse et confortable de la lumière naturelle participent aux économies d’énergie.

Vue sur l’aile longeant l’avenue du Maréchal Juin.

Entièrement construit par les Maçons Parisiens, ce nouveau siège témoigne de leur savoir-faire. Avec ses espaces généreux et ouverts, agrémentés d’une belle lumière naturelle, il participe à la qualité de vie et au bien-être au travail du personnel.

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Fiche technique

Reportage photos : Frédéric Delangle

  • Maître d’ouvrage : Les Maçons Parisiens
  • Maîtrise d’œuvre : Desaleux Soares Architectes
  • BET structure : Les Maçons Parisiens 
  • Entreprise (générale) : Les Maçons Parisiens 
  • Préfabrication : Les Maçons Parisiens 
  • Surface : 10 128 m2 (SP), bureaux : 6 761 m2 (SP), ateliers : 2 925 m2 (SP), crèche : 348 m2 (SP)
  • Coût : 25 M€ HT

Programme : bureaux, salles de réunion, salle de conférence 250 m2, archives type compactus, cafétéria, office de réchauffage, salle de fitness, logement gardien, ateliers (béton préfa – menuiserie – serrurerie), magasin stockage, vestiaires, réfectoires, 160 places de stationnement dont 116 en sous-sol, locaux vélos, crèche 30 berceaux.



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