La ville de Firminy peut maintenant s’enorgueillir de posséder un patrimoine architectural contemporain exceptionnel, dont elle veut faire un attrait touristique pour sortir de ses années de crise. Inaugurée le 29 novembre 2006, l’église Saint-Pierre est effectivement la dernière œuvre du grand Le Corbusier, réalisée plus de 40 ans après sa mort par l’architecte José Oubrerie. Œuvre posthume, elle finalise un ensemble urbain dessiné par le maître, composé d’une maison de la culture et de la jeunesse, d’un stade et d’une unité d’habitation de 414 logements sociaux.
La construction de l’église de Firminy est l’aboutissement de l’acharnement de quelques hommes : Eugène Claudius-Petit, son fils Dominique, l’architecte José Oubrerie, et Dino Cinieri, maire actuel de Firminy. Mais à l’origine du projet, il y a d’abord la rencontre d’une personnalité politique, Eugène Claudius-Petit, avec Le Corbusier.
Élu maire de Firminy en 1953 après avoir été ministre de la Reconstruction, l’homme a porté très haut l’exigence de qualité architecturale: il a permis, en particulier, la réalisation de l’unité d’habitation à Marseille. En 1954, il fait appel à Le Corbusier pour concevoir quelques édifices majeurs du centre civique de la petite ville minière de Firminy, dans la banlieue de Saint-Étienne.
En 1960, il lui confie, avec l’association paroissiale de Firminy, la construction de cette église qui sera le troisième édifice à vocation cultuelle dans l’œuvre de Le Corbusier, avec la chapelle de Ronchamp (1955) et le couvent de la Tourette à Eveux-sur-l’Arbresle (1960). L’origine de la forme tronconique tient à une première esquisse faite pour l’église du Tremblay en 1929.