Le prix national d’architecture organisé par les revues Le Moniteur et AMC récompense cette année la gare haute du téléphérique du Salève, une réalisation exemplaire qui conjugue réhabilitation et extension mettant en valeur un édifice inscrit au titre des Monuments historiques du XXe siècle.
Menée par l’agence DDA Devaux & Devaux Architectes, cette réalisation est exemplaire tant par le travail de restauration de l’ouvrage de 1932 conçu par l’architecte suisse Maurice Braillard (1879-1965) en collaboration avec les ingénieurs Georges Riondel et André Rebuffel (spécialiste des téléphériques) – un bâtiment-pont en béton armé laissé brut de décoffrage perché à 1 100 m d’altitude – que par l’intervention contemporaine qui projette cet équipement dans le futur. Sa fonction de mode de transport collectif rapide et peu polluant pour accéder à un point de vue époustouflant sur le lac Léman, le Jura et le mont Blanc, comme à des activités sportives de plein air, est complétée par de nouveaux usages, notamment pédagogiques, en relation avec l’inscription du mont Salève au réseau Natura 2000. La restauration des bétons d’origine, qui avaient subi des dégradations, le renforcement et l’extension de cette infrastructure par un prolongement de ses plateformes en béton plus clair et plus lisse affirment une continuité et une distinction subtile, y compris dans la mise en œuvre du matériau. Les éléments de programme ajoutés sont principalement réalisés en béton préfabriqué, plus facile à mettre en œuvre sur un site isolé et en altitude.
Ce bâtiment fait également partie des lauréats du Prix d’architectures 10+1 2024.
Article à paraître dans le numéro annuel 2024 de Construction Moderne.
Dans la catégorie Infrastructures et ouvrages d’art, a été primé le pont Simone-Veil conçu par l’agence d’architecture OMA Rem Koolhaas et Gilles Guyot, Michel Desvigne Paysagiste. Huitième pont qui franchit la Garonne à Bordeaux sur 44 m de largeur, son tablier XXL est notamment recouvert d’un hourdis en béton armé.