Gilles Lacassy, exploitant DIR Atlantique, secrétaire de la commission de normalisation Assises de chaussées :

En ma qualité d’exploitant à la DIRA, je n’ai pas eu, à vrai dire, à gérer des chantiers en BCR, mais plutôt des chantiers d’entretien et de réhabilitation de routes et d’autoroutes dont la fondation avait été réalisée en matériaux traités aux liants hydrauliques et dont la date de réalisation remontait à plusieurs dizaines d’années. Par cette expérience, je peux aujourd’hui témoigner de la bonne tenue de ces matériaux traités aux liants hydrauliques après de longues périodes de service, preuve que les chaussées en grave-ciment ou grave-LHR et a fortiori en BCR, quand elles sont bien conçues et bien réalisées, peuvent résister durablement aux sollicitations de trafic très importantes et aux aléas climatiques.

Comme toutes les structures de chaussées, ces matériaux nécessitent un entretien et une maintenance spécifiques pour optimiser leur durabilité et il convient de bien prendre en compte l’analyse du cycle de vie global de l’infrastructure.

En ma qualité de secrétaire de la commission de normalisation Assises de chaussées (CNAC), j’ai eu à piloter les travaux de normalisation des matériaux traités aux liants hydrauliques et, en particulier, la norme relative au BCR NF P98 128, dont la dernière version a été publiée en 2023 et qui complète la précédente de 2014. Cette version prend en compte toutes les évolutions normatives relatives aux constituants du BCR ainsi que tous les progrès acquis ces dernières années en matière de formulation, de dimensionnement et de mise en œuvre du BCR. Sur ce dernier point, on peut souligner de nouvelles utilisations et les améliorations obtenues sur le plan de l’uni et des caractéristiques de surface.

Le BCR conjugue un ensemble d’atouts techniques (procédé parfaitement codifié et performances mécaniques élevées), environnementaux (bilan carbone optimisé dans le cycle de vie global de l’infra-structure), d’économie et d’acceptabilité locale (du fait de sa rusticité). Je suis convaincu de son potentiel et de l’intérêt de l’intégrer dans une gamme d’applications de plus en plus large, allant des applications traditionnelles en plates-formes industrielles, commerciales, logistiques, portuaires et aéroportuaires aux applications nouvelles dans les infrastructures de mobilité de type « piste cyclable » et « voie verte ».

Toujours avoir en tête que, dans le cadre de la décarbonation des infrastructures, une « bonne infra-structure » est surtout une infrastructure qui dure !



0 commentaires
CAPTCHA
Voir aussi
  • Béton compacté routier
    Le béton compacté routier (BCR) : le renouveau d’un matériau performant
    En surface ou sous l’enrobé, le béton compacté routier (BCR) fait l’objet d’une évolution continue et se développe dans plusieurs domaines des infrastructures de mobilité. En effet, combinant l’avantage d’une mise en œuvre rapide et mécanisée (matériels routiers) et d’une formulation optimisée en liant, le BCR offre aujourd’hui une solution performante et durable répondant aux attentes environnementales et économiques. Le développement des BCR à l’international est très significatif ces dernières années. Un peu plus de trente ans après une première publication par Cimbéton, ce numéro de Routes Info fait le point.
  • Dunkerque
    Retraitement en place et BCR pour le terminal portuaire multivrac
    Ces dernières années, Dunkerque, troisième port maritime français, a renforcé son activité dans le stockage du charbon, des minerais, du bois ou de la ferraille… En 2015, c’est dans cette perspective que l’agence Colas-Nord-Picardie est intervenue pour le compte de l’établissement public grand port maritime de Dunkerque (GPMD) afin de réhabiliter la plate-forme du terminal Multivrac ouest (TMV1) sur une surface de 23 500 m². Temps d’intervention : six jours seulement !
  • SEINE-ET-MARNE
    Lieusaint – Savigny-le-Temple : des bétons BC3 et BC5 goujonnés pour la ligne BHNS T Zen 2
    Le T Zen trace sa voie en Seine-et-Marne. Après un lancement réussi en 2011, ce réseau de bus à haut niveau de service (BHNS) s’étend grâce à la réalisation d’une deuxième ligne entre Lieusaint et Savigny-le-Temple. Le T Zen 2, qui permettra à terme de rallier Melun, mise sur des valeurs sûres pour sa construction : des bétons BC3 et BC5 goujonnés.