Dans son enveloppe en béton beige clair matricé, laissé brut, le pavillon du tourisme, visible de toute part, interroge, suscite l’intérêt et la visite.
Située au bord du Rhône à une trentaine de kilomètres au sud de Lyon, la ville de Vienne est riche de ses quelque 2 500 ans d’histoire. Au-delà du patrimoine archéologique, architectural et historique, la culture et la gastronomie participent également à la renommée de la ville.
Ouvert sur l’espace urbain
Chaque année, un très grand nombre de visiteurs viennent découvrir la ville et ses alentours. Le nouveau pavillon du tourisme de Vienne et du Pays Viennois a pour vocation de les accueillir et de les informer tout en étant la vitrine de la ville et du territoire. Il se dresse au bord du Rhône à l’angle nord-ouest du parc du 8 mai 1945. Il est sculpté par son enveloppe en béton gris clair matricé, laissé brut de décoffrage, qui se découpe sur la végétation du parc. Sa matière et la vibration de sa texture animent la peau du bâtiment et accompagnent le porte-à-faux de l’étage, tendu vers le Rhône. Sur la façade nord, les lettres de l’enseigne « pavillon du tourisme » s’impriment en creux dans le béton. Enchâssées dans l’enveloppe minérale, trois parois en verre habillent la façade nord et les côtés ouverts sous le porte-à-faux. Le pavillon du tourisme offre ainsi à ses visiteurs un vaste linéaire vitré, ouvert sur l’espace urbain et sur le Rhône. « Par sa forme et son esprit, notre projet évoque un pavillon, soulevé du sol, qui expose sa terre, son terroir, ses racines, ses ressources et ses plaisirs. Au sens architectural, ce pavillon a la force d’une “ folie ”, objet inattendu, signal visible de toute part, qui interroge, suscite l’intérêt et la visite. Au sens imagé, ce pavillon est la chambre d’écho de l’office du tourisme, à l’écoute et au service des acteurs de son territoire », expliquent les architectes.
Mis en scène
Un socle, telle une scène de théâtre surélevée, porte le volume transparent du hall d’accueil. Une fois le seuil franchi, le visiteur découvre un généreux espace en double hauteur, où les fonctions se lisent avec évidence. L’espace est animé par un « mur à vins », qui s’élève sur toute la hauteur et sur lequel sont exposées plus de 850 bouteilles représentant toutes les cuvées de côtes-du-rhône produites entre Vienne et Tain-l’Hermitage. Le niveau bas du pavillon du tourisme est dédié à l’accueil et à l’information du public ainsi qu’à la vente de livres, de souvenirs et de produits régionaux.
À l’étage, comme suspendu dans le hall, « l’atelier », doté d’un équipement de cuisine professionnel, permet d’organiser des animations, des dégustations, des cours de cuisine portant sur les produits du terroir, destinés aux touristes comme aux habitants du secteur. Par la façade ouverte sur le Rhône, l’atelier offre aux visiteurs la vue sur le fleuve, la ville, les collines de Saint-Romain-en-Gal, les vignobles.
Les façades en béton matricé ont été coulées en une seule fois sur 10 m de hauteur. Les ouvertures pour éclairer les bureaux sont ensuite découpées à la scie. « Ainsi, dans les tableaux des ouvertures, on voit la chair du béton et je trouve cela extraordinaire », souligne l’architecte Jean-Philippe Charon.
Le bâtiment, isolé par l’intérieur, répond aux exigences de la RT 2012. Un vide entre les éléments verticaux et horizontaux en béton est rempli avec l’isolant et assure la rupture de pont thermique. Seules les connexions nécessaires à la stabilité structurelle sont conservées.
Reportage photos : Studio Érick SAILLET
Maître d’ouvrage : ViennAgglo – Maître d’œuvre : CR&ON Architectes, mandataire ; Jacques Scrittori, architecte d’intérieur et scénographe, associé – Bureaux d’études (économiste + VRD + structure + fluides + HQE®) : AIA Ingénierie – Entreprise gros œuvre : Ribière – Surface : 670 m² SP – Coût : 2,2 M€ HT – Programme : office du tourisme, salle d’exposition, espace dédié à la gastronomie, bureaux, atelier municipal pour le service Espaces verts de la ville de Vienne.