Achevé en avril 2014, le réaménagement de la rive droite de l’Allier à Vichy fait la part belle aux bétons décoratifs de la gamme Stylperf (Béton Vicat). Une opération exemplaire de valorisation urbaine et de développement durable qui préfigure le futur de la cité thermale.
La belle endormie s’est réveillée et elle a redécouvert son fleuve, l’Allier. Tel pourrait être l’épilogue du conte de fées – en version urbaine – que la célèbre ville d’eaux est en train de vivre. Paradoxalement, en effet, Vichy semblait avoir oublié son meilleur… Allier ! Parmi les derniers fleuves sauvages d’Europe, il constitue pour l’agglomération une richesse écologique et environnementale de première importance.
Consacrée « reine des villes d’eaux » sous le second Empire, la ville a réagi au déclin du thermalisme dans les années 1960 en se modernisant et en se tournant vers le sport. A la fin des années 1980, un plan de relance thermal a été adopté. Et désormais la cité mise sur son patrimoine architectural et naturel. L’Allier se retrouve au cœur des enjeux qui sont de « développer le tourisme », « d’enrichir la qualité de vie » tout en réduisant les risques d’inondation et en confortant le corridor écologique que constitue le cours d’eau. Lançant le signal de la reconquête et de l’embellissement des berges, une première série de travaux avait déjà eu lieu au nord de la Rotonde, le restaurant emblématique de Vichy, sur les berges, boulevard de Lattre-de-Tassigny.
Dans cette nouvelle tranche, 1 500 m de rives étaient concernées au cœur de Vichy, entre la Rotonde et la plage des Célestins (à proximité de la fameuse source du même nom), au sud, de part et d’autre du pont de Bellerive. Soit le long des deux grands espaces verts de la ville, le parc Napoléon III et le parc Kennedy (13 hectares au total). « L’idée maîtresse est de rapprocher les Vichyssois de leur rivière », résumait Frédéric Aguilera, adjoint aux travaux, dans la presse locale. En plus de l’aménagement des berges, le chantier avait pour objectif le renforcement des connexions avec les parcs et la ville, en privilégiant les « mobilités douces ».
Dynamisation des activités
Début 2013, les travaux ont débuté par une stabilisation de 800 m de rives, dans les zones d’enrochement, en amont (jusqu’au restaurant Tahiti Plage) et en aval du pont de Bellerive. Les berges confortées ont été agrémentées par l’implantation d’herbacées semi-humides : iris des marais, reine des prés, menthe, laîche... But : obtenir une couverture végétale dominante à 60 cm de hauteur, avec des essences pouvant ponctuellement atteindre le mètre.
Pour permettre une continuité piétonne jusqu’aux zones précédemment réaménagées, le parking de la Rotonde et la base d’embarquement situés à proximité ont été remodelés et certains passages modifiés. Exemple : sur le quai d’Allier, à l’entrée du parc Napoléon III, le trottoir a été élargi, avec un accès plus ouvert pour permettre de rejoindre les berges.
La ville de Vichy ayant obtenu le transfert de la gestion des rives, exercée précédemment par l’État, elle a accompagné les travaux d’une dynamisation des activités commerciales et de loisirs. Ainsi, la plage des Célestins est devenue un « secteur d’animations permanentes », et non plus seulement en période estivale, avec des activités de loisirs, des jeux d’eau, un terrain de basket…
90 % de la surface est en béton décoratif
Esthétiquement, la réalisation est très réussie. Inspirateur du projet architectural, le cabinet Axe Saône a souhaité placer symboliquement le chantier sous la puissance tutélaire du cours d’eau, en choisissant comme thème allégorique le « débordement du fleuve ». Tous les matériaux retenus y font référence. Ainsi, l’aspect du béton désactivé a été choisi pour rappeler le mélange de sable et d’alluvions que dépose l’Allier lorsqu’il est en crue… Béton Vicat a ainsi assuré la conception, la production et la livraison de 1 600 m3 de béton décoratif de sa gamme Stylperf. Un choix guidé par « l’esthétique » et la « durabilité ». Il a été formulé à partir de granulats provenant de la Dore, un affluent de l’Allier. « Cela donne un résultat très naturel, commente Didier Ast, directeur de la zone Centre-Ouest Béton Vicat. Environ 90 % de la surface est en béton décoratif, avec quelques surfaces en bois et du stabilisé. »
« Le projet devait recevoir l’aval de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF), poursuit-il. Dans ce but, plusieurs options ont été privilégiées : utilisation de matériaux bruts et d’origine locale, choix d’une teinte claire pour le béton, absence d’effets de calepinage, planimétrie… »
Proximité
Sols Loire Auvergne (membre du SPECBEA) a assuré la mise en œuvre des bétons désactivés en respectant les souhaits du maître d’œuvre et conformément aux préconisations d’usage : réglage à la règle de maçon, talochage et lissage soignés de la surface, application du désactivant, lavage haute pression…
La proximité a été privilégiée. « Après des tests d’aspect et de performance, les bétons décoratifs ont été fabriqués à moins de 5 kilomètres du chantier, indique encore Didier Ast. Les sables et granulats ont été extraits de carrières situées dans un périmètre de 40 kilomètres : sables alluvionnaires provenant des Martres-d’Artière (Puy-de-Dôme), granulats alluvionnaires de la Dore provenant de la Sablière Les Robins à Orléat (Puy-de-Dôme). La granulométrie (4/8) a été choisie spécialement pour le confort de roulement et les bonnes propriétés d’adhérence. »
Particularité du chantier : circonscrit sur la rive droite de l’Allier, il a duré plus de neuf mois, ce qui n’est pas anodin pour du béton désactivé. « Le maintien d’une homogénéité des rendus de surface sur de longs linéaires a fait l’objet d’une vigilance toute particulière, souligne Luc Sanchez, chef de marché régional Bétons spéciaux. Il s’agissait de livrer une formule stable en consistance, en teinte et en montée en résistance. » Dans ce but, Sigma Béton a réalisé des auto-contrôles réguliers. Un défi relevé avec succès. « Les solutions mises en place ont donné satisfaction à la maîtrise d’ouvrage et aux usagers. Le projet a été livré dans les temps. Et un aménagement comparable est à l’étude sur la rive gauche de l’Allier. »
La logique est effectivement de poursuivre la métamorphose. Car cette intervention préfigure un grand projet, qui transformera la physionomie de la cité thermale à l’horizon de 15 à 20 ans, plus au nord, au-delà de la Rotonde : la création d’un éco-quartier dans la zone de l’actuel stade Darragon avec l’aménagement d’une vaste esplanade paysagère, la création d’un « observatoire des poissons migrateurs » et même d’un « parc naturel urbain ». Une révolution citadine où le béton jouera, une nouvelle fois, les premiers rôles.